par Agathe, le 23 mai 2013
Des cafards, des rapporteurs, des balances, des sycophantes, des porte-paniers, voilà ce que deviennent des étudiants très dévoués à leur gouvernement. Car pour avoir une surveillance très pointue des discussions des étudiants chinois, il faut utiliser leurs semblables, qui savent sur quels forums et quelles plates-formes ils se retrouvent. Ils sont aussi ceux qui parviennent à les identifier plus facilement. Ils travaillent environ une heure et demie par jour pour une trentaine d’euros par mois.
C’est à l’université de Baiyun à Guangzhou ou Canton que la cellule de surveillance, formée d’étudiants a été créée. Censée au départ lutter contre les rumeurs, elle s’est rapidement transformée en « armée rouge » électronique, contrôleuse de nombreux comptes Weibo, le Twitter chinois. Face aux blogueurs payés pour rédiger des commentaires pro-parti unique, et face aux inspecteurs des textes anti-parti, les « vrais » internautes protestent.
Les autorités trouvent facilement une solution à cette désapprobation : elles empêchent les recherches contenant les mots« armée-rouge-Bayiun » d’aboutir. On ferme la porte, on la cloue et enfin on la mure.
Source : http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/03/29/les-delateurs-en-embuscade-sur-le-net_3149371_651865.html